Eric Solé photographe-plasticien

Archives/Textes


BBB. Faire eau

Eric Solé, 2023

Une baignade biologique. Le chantier.
Depuis le début du projet de ce qui est aujourd’hui la «Baignade Biologique du Bleufond» et à la demande de l’architecte, je me suis rendu régulièrement sur le chantier pour le photographier. Volontairement discret, presque muet, en prenant le parti de ne participer en rien aux différents débats auxquels j’ai assisté, j’ai choisi de ne montrer que la forme stricte et objective des éléments qui se dressent peu à peu sur le lieu du chantier. Pour cela, les images choisies s’organisent en évitant le plus possible l’aspect narratif ou passionnel, généré par l’événement. Par conséquent, la plupart des images sont réalisées par temps maussade (ciel couvert) pour obtenir une lumière douce et neutre, loin du ciel bleu attendu pour traiter un tel sujet ; également, suivant la même idée, l’absence de la figure humaine débouche sur la «dépersonnalisation de l’objet» qui se fabrique devant moi. L’utilisation du pied contribue à poser le chantier, à éteindre son expressionisme naturel et immédiat, lui conférant ainsi un état plus permanent et universel. Ceci pour tenter de ne parler que du matériel ; de ce qui est en réalité la mutation de la matière en objet social. Une pâte dure vers une pâte molle ; du béton au nénuphar […].


Fond du parking

Eric Solé, 2021

La culture à l'arrêt
[Extrait d’intention - Fond du parking, 2022] Dans le fond du parking se trouve le terrain d’aventure qui me manque. Celui que j’allais chercher dans mes voyages passés et qui se rencontre maintenant ici-même où s’arrêtent les voitures. Fin du voyage. Début de l’exploration véritable qui me guide vers les «à côtés» des choses convenues et me fait entrer dans les failles de la programmation globale du Monde. C’est ici, dos tourné aux choses visitables que je cherche la simple habitabilité du Monde. Ici, que se joue l’enjeu de la Culture qui, peut-être, y égare son véhicule.


Outils

Eric Solé, 2019

Une collecte d'outils
Promenade dans les brico-stocks. Les anti-dépresseurs du dimanche.
Il semblerait que je passe beaucoup plus de temps dans les magasins de bricolage que dans les musées et autres lieu d’exposition d’art. Ce n’est certainement pas par mépris ni par lassitude mais par nécessité et intérêt : les magasins de bricolage, d’outillage, de jardinage, ces lieux communs, dans lesquels débordent la matière et les moyens de la manipuler, de la transformer et de la transporter, de la soumettre à notre volonté d’homme, me disent aujourd’hui bien plus sur le monde.
De ceci découle le projet qui m’occupe à présent.
Il s’agit pour moi de collecter certains objets que je considère comme étant des objets-clés. Le domaine de l’outillage en est une réserve innépuisable. Repérer, sélectionner, puis photographier des outils (neuf de préférence), me permet d’élaborer un échantillon représentatif pouvant s’inscrire dans une démarche plus large suivant la ligne thématique qui me préoccupe depuis des années : nécessité / travail / dépendance matérielle / production / matériaux / outil / objet…
Cette suite, se poursuit aisément et en toute logique vers des domaines qui étayent également mon travail : celui de la construction, du chantier, des architectures banalisées et/ou anonymes.


IMGP2684 et IMGP2713LUGERP08.
Photographies numériques.
Mars 2016, ©Eric Solé
L'arme est voilée, comme pour l'adoucir, la mettre à distance, la réduire au silence.

Muted-Weapon

Eric Solé, 2016

Une mise au silence d'un objet particulier : l'arme de guerre.
C'est en découvrant une photographie de Gilles Péres (un cadavre au Rwanda est plié dans un linge blanc et repose sur la terre) et, conjointement, en passant en voiture devant un jardin affublé d'un canon de l'artillerie française que ce projet est né. Peu de temps après, la découverte du livre "Antipersonnel" de Rafaël Dallaporta me fait prendre conscience que les armes (de guerre, notamment), si on les sort de leur contexte guerrier, ont quand-même du mal à être perçues comme des objets tout à fait comme les autres. Malgré la neutralité des images de Dallaporta (et leur beauté plastique), une gravité et une dureté internes en ressortent immédiatement.
Ceci m'interroge sur l'arme-objet lui-même. Au delà de toutes ses représentations médiatiques, artistiques, symboliques, qu'est-il vraiment ? Qu'a-il de particulier en tant qu'objet ? A-t-il une forme récurrente et spécifique ? Et dans quelle mesure cette forme participe t-elle à la crainte qu'il inspire ? Qu'est ce qui en fait un objet immédiatement inquiétant pour les uns, attirant pour les autres ?
De là, viennent d'autres interrogations. Comment et quand un outil peut-il devenir une arme (- et inverssement ) ? L'usage que l'on fait d'un objet suffit-il seulement à déterminer sa nature ? Un marteau est-il une arme ? Tout dépend de l'usage que l'on en fait… Mais alors la seule forme du marteau inspire t-elle la peur ?
Une arme est-elle obligatoirement synonyme d'agression et de mal ? N'est-il pas aussi un objet de défense ? Très vite cela pose la question de la violence, de sa nature et de ses origines.

L'origine et la suite possible.
En 2016, je me rend à l'ancienne manufacture d'armes de Tulle. Je suis autorisé à photographier quelques pièces des collections présentes dans les réserves. Devant l'incroyable variété du matériel présent, mon poul s'accélère. Ce que j'ai sous les yeux est bien plus qu'une simple collection d'objets issus d'un savoir-faire et d'une production spécifique. N'est-ce pas l'aspect compact, noir, enfoui et mal connu de l'histoire de l'humanité ?
Aujourd'hui, après un projet avorté de résidence de création au musée de l'arme de Tulle en 2017, ma réflexion a besoin de s'élargir. Des images naissent dans mon esprit et des associations d'idées se font. J'ai besoin de partir de loin, en amont de l'histoire connue de l'armement.
Pour continuer et avant de produire mes propres images ou objets, il va falloir peut-être remonter loin en arrière, du côté de la préhistoire…
Eric Solé.
12 mars 2018

Appel :
Ce projet a besoin de ressources. Toute personne, collectioneurs, associations, structures privées ou publiques possédant des armes authentiques démilitarisées et voulant participer à sa réalisation sont invitées à prendre contact avec l'artiste :
Eric Solé

ericsole.es@gmail.com

06 83 56 50 96


Twenty six bus shelters

une co-création Philip Nolde/Eric Solé, 2016-1018

L'architecture anonyme dans la tradition de l'artiste Ed Ruscha 

À PROPOS DU LIVRE,
Eric Solé, artiste, et Philip Nolde, collectionneur, se sont associés et publient un livre d’artiste, « Twentysix Bus Shelters ». Cet ouvrage est une sélection de vingt-six photographies d’abribus en bois qui jalonnent les routes de la Dordogne.
Reconnaissables, montrés tels qu’ils sont, ces abribus deviennent les enjeux d’une réalité où le regard glisse, sans les remarquer. Les photographier, les publier et les montrer, c’est rendre réelle une esthétique en apparence banale. Vides de toute occupation, ce sont des architectures anonymes qui « habitent » les paysages du Périgord.
« Twentysix Bus Shelters » d’Eric Solé et Philip Nolde, est un hommage explicite aux livres publiés par l’artiste américain Ed Ruscha dans les années ’60, et se réfère notamment à « Twentysix Gasoline Stations » paru en 1963. Les ouvrages d’Ed Ruscha inaugurent une nouvelle forme de livre d’artiste, dont beaucoup s’inspirent aujourd’hui, et créent ainsi un nouveau genre artistique. 
« Twentysix Bus Shelters » appartient à cette mouvance, à laquelle on peut ajouter les images des sculptures anonymes des artistes allemands Bernd et Hilla Becher.

Philip Nolde


IMGP5663. Photographie numérique, Jaurenne, France, 2018. 

Elever l'Animal

Eric Solé, 2019

La tentative d'une mise à niveau

Le statut de l'animal évolue. Une prise de conscience collective est en marche pour rendre à l'animal son état d'être sensible doué de capacités cognitives sans cesse ré-évaluées.
Fin 2017, dans une ferme, je photographie des canards "reproducteurs" élevés en plein air. Ici encore, la photographie est une posture et une attitude. Pour obtenir la "ligne claire" de mon sujet, je suis obligé de m'abaisser et de me positionner au niveau du canard (et même légèrement en dessous). Ainsi seulement, face à lui, nous voyons dans son œil rond se dessiner la beauté d'un équilibre possible entre l'Homme et l'Animal.

Appel :
Je recherche des annimaux d'élevage acceptant d'être photographiés de la sorte.
Attention séances de prises de vue parfois fastidieuses et délicates. 
Toute personne, interréssée par ce projet et pouvant me mettre en contact avec des volontaires qu'ils soient oiseaux, bovins, ovins, caprins ou autres sont invités à prendre contact avec l'artiste.

Remerciements à Yvan Catinel, éleveur de canards en plein air, en Dordogne, France, pour avoir répondu à cet appel. 

ericsole.es@gmail.com

06 83 56 50 96

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